La biopsie de la prostate est un examen réalisé lorsqu'une lésion cible suspecte de cancer est détectée ou suspectée. Il s’agit d’un geste simple, rapide et peu douloureux, qui a généralement lieu en ambulatoire. Une fois les prélèvements transmis au laboratoire, les résultats d’histopathologie sont disponibles en 2 à 3 semaines.  

Organe uniquement masculin, la prostate est localisée sous la vessie, contre le rectum, et entoure l’urètre. Elle a pour fonction de produire le liquide prostatique, riche en enzymes, protéines et minéraux, qui joue un rôle nourricier et protecteur des spermatozoïdes.

On appelle « biopsie prostatique » l’acte médical qui consiste à prélever de petits échantillons de tissus afin qu'ils soient analysés au microscope.

Cet examen est indiqué quand est soupçonné un cancer de la prostate. C’est notamment le cas lorsque le taux d’antigène prostatique spécifique (PSA) marque une augmentation constante sur plusieurs prélèvements successifs, qu’une anomalie a été détectée lors d’un toucher rectal ou encore qu’une IRM ait révélé des lésions suspectes.

D’après l’Institut national du cancer, le cancer de la prostate est le plus fréquent des cancers masculins, bien devant ceux du poumon ou du côlon-rectum. Bien qu’il représente la troisième cause de décès par cancer chez les hommes, sa détection précoce permet un taux de survie élevé, ce qui souligne l’importance d’une surveillance régulière et la pratique éventuelle d’une biopsie.  

La plupart des biopsies de la prostate sont réalisées en mode ambulatoire et sous anesthésie locale. Leur durée n’excède jamais 15 minutes.

Afin de limiter le risque infectieux post-biopsie, un traitement antibiotique est prescrit quelques jours avant le geste. D’autre part, celui-ci peut éventuellement être reporté en cas d’infection détectée au cours de l’analyse d’un échantillon d’urine.

D’autres précautions, énoncées par le praticien en consultation, doivent par ailleurs être respectées. Elles concernent notamment l’arrêt des traitements à base de médicaments anticoagulants ou antiagrégants (aspirine, plavix…) plusieurs jours avant l’intervention, puisque ces molécules augmentent le risque de saignement. Enfin, le patient doit procéder chez lui à des lavements rectaux en utilisant pour cela les suppositoires prescrits.

C’est le plus souvent une anesthésie locale qui est pratiquée. L’intervention a par ailleurs lieu sous contrôle échographique, grâce à l’introduction d’une sonde dans le rectum qui permet de visualiser la prostate sur un écran de contrôle.

Douze prélèvements de manière randomisées et selon une cartographie précise sont réalisés, auxquels se rajoutent des prélèvements ciblés dans la lésion suspecte que l'on repère grâce à une fusion IRM en direct.

Il existe pour cela deux voies d’abord. La voie transrectale est la plus couramment utilisée. En effet, puisque la prostate est collée au rectum, il est facile d’y accéder en piquant à travers la paroi rectale. Plus rare, la voie trans-périnéale (à travers la peau située sous les testicules) permet néanmoins de diminuer les risques d’infections urinaires et de saignements anaux mais est plus inconfortable.

Les prélèvements sont réalisés en utilisant une aiguille à déclenchement automatique, le praticien pouvant guider ses gestes grâce à la sonde préalablement mise en place. Même si le claquement sec que produit ce dispositif peut surprendre le patient, la sensation de piqûre est peu douloureuse puisque l’aiguille pénètre et ressort de la prostate extrêmement rapidement. 

La phase de convalescence est courte et simple. Néanmoins, dans les 3 jours qui suivent la biopsie prostatique, il convient d’éviter les activités physiques trop intenses, comme le port de charges lourdes. De même, vélo ou moto sont à proscrire sur cette période, ainsi que les trajets en voiture sur des distances importantes. Il est par ailleurs primordial de veiller à sa bonne hydratation, ceci pour prévenir les infections et faciliter le processus de récupération.

Au cours des 5 premiers jours, des difficultés à uriner sont souvent rapportées. C’est aussi le cas de la présence de sang dans les urines et/ou les selles : ce phénomène fréquent ne doit pas inquiéter le patient. Il peut par ailleurs perdurer davantage dans le sperme, jusqu’à 2 ou 3 mois. Ces différents désagréments disparaissent généralement de façon spontanée.   

Les complications sont rares mais leur éventualité ne peut cependant pas être complètement écartée, comme pour tout acte de nature chirurgicale. Les plus fréquentes correspondent à des infections des voies urinaires ou de la prostate (moins de 2 % des cas). Elles peuvent alors nécessiter une hospitalisation pour traitement antibiotique intraveineux. Encore plus rarement, des cas de blocage urinaire sont rapportés.

Plus généralement, pour permettre la prise en charge précoce d’une éventuelle complication, le patient doit être attentif à son état général. Il faut notamment consulter au plus vite en cas d’impossibilité totale à uriner, de fièvre, de frissons, ou encore de saignements ou douleurs excessifs.

Les résultats des examens au microscope réalisés par le laboratoire d'anatomopathologie sont disponibles 1 à 2 semaines après la biopsie. Ils sont dits négatifs quand aucun signe de cancer ou autre anomalie n’ont été détectés. Dans ce cas, une surveillance régulière de la prostate doit néanmoins être mise en place, pour s’assurer qu’elle reste saine. Si nécessaire, d’autres biopsies devront être réalisées, par exemple si l’anomalie au toucher rectal persiste ou si le taux de PSA reste élevé ou continue d’augmenter.

En revanche, la biopsie est dite positive si les analyses ont mis en évidence la présence de cellules cancéreuses. La gravité du cancer doit alors être évaluée par le praticien afin de guider les options de traitement.