Quel taux de PSA pour une hypertrophie de la prostate ?

par | 26 septembre 2025

Cette actualité appartient aux catégories suivantes : Prostate

Un taux élevé de PSA n’est pas toujours synonyme de cancer de la prostate : il peut aussi être la conséquence d’une hypertrophie bénigne de la prostate, fréquente après 50 ans. Ainsi, devant une valeur élevée, il est essentiel de tenir compte d’autres paramètres, comme le ratio PSA libre/PSA total, la vitesse d’augmentation du taux de PSA dans le sang ou encore le score PHI.

 

PSA : qu’est-ce que c’est ?

Le PSA (acronyme de « antigène prostatique spécifique »), est une protéine produite exclusivement par les cellules de la prostate. Sa fonction physiologique est de liquéfier le sperme, mais il est surtout connu comme marqueur sanguin pour la détection des pathologies prostatiques. On le dose dans le sang à l’occasion d’un bilan urologique ou dans un contexte de dépistage du cancer de la prostate.

Les valeurs normales du PSA varient en fonction de l’âge : moins de 2,5 ng/mL avant 50 ans, jusqu’à 3,5 ng/mL entre 50 et 59 ans, puis 4,5 ng/mL entre 60 et 69 ans. Enfin, après 70 ans, une concentration inférieure à 6,5 ng/mL est considérée comme normale.

Cependant, ces valeurs ne doivent jamais être interprétées isolément : une élévation du PSA n’indique pas nécessairement un cancer. Elle peut avoir d’autres causes, en particulier un taux élevé de PSA peut être dû à une hypertrophie bénigne de la prostate (HBP).

 

Elévation du PSA : comment réagir ?

L’HBP, aussi appelée « adénome de la prostate », est une pathologie fréquente chez les hommes de plus de 50 ans. Elle se traduit par une augmentation non cancéreuse du volume de la prostate, liée à une croissance des cellules de la zone transitionnelle, la partie de la prostate qui entoure directement l’urètre prostatique. Cette croissance glandulaire s’accompagne d’une production accrue de PSA : chez un patient atteint d’HBP, le taux de PSA peut atteindre 10 ng/mL.

Quoi qu’il en soit, devant une telle valeur, il est nécessaire d’affiner l’analyse en considérant le ratio PSA libre / PSA total. Le PSA libre est celui qui circule librement dans le sang. Il est inclus dans le PSA total, de même que la fraction de cette molécule qui est liée à des protéines plasmatiques.

En cas d’HBP, la fraction libre est généralement plus élevée qu’en cas de cancer. Ainsi, un ratio faible (moins de 15 %) est donc considéré comme plus évocateur d’une pathologie maligne.  De même, la cinétique d’augmentation du taux de PSA est aussi un indicateur à prendre en compte. Une élévation progressive sur plusieurs mois ou une vélocité élevée (plus de 0,75 ng/mL/an) est plus inquiétante qu’un taux stable.

En cas de suspicion d’une pathologie maligne, il est alors nécessaire de réaliser des examens complémentaires, en particulier une IRM (pour identifier d’éventuelles zones suspectes), puis, si nécessaire, une biopsie prostatique.

Selon les cas, d’autres analyses peuvent également être envisagés, comme une échographie transrectale ou une analyse du score PHI (« Prostate Health Index ») qui est calculé selon une formule prenant en compte le taux de PSA total, celui de PSA libre ainsi que la concentration sanguine en une forme particulière de PSA appelée p2PSA.

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