Le cancer de la vessie est une pathologie fréquente représentant environ 3 % des cancers diagnostiqués chaque année. Son évolution et la vitesse de celle-ci varie selon le type de tumeur. Les tumeurs dites « non infiltrantes » évoluent relativement lentement avec un bon pronostic, tandis que les tumeurs « infiltrantes » sont plus agressives.
Cancer de la vessie : définition et facteurs de risques
La vessie est un organe creux situé dans le pelvis, dont la fonction principale est de stocker l’urine produite par les reins avant son évacuation lors de la miction. Elle est tapissée d’une muqueuse appelée urothélium.
Le cancer de la vessie se développe généralement à partir des cellules de l’urothélium. Le type histologique le plus courant est le carcinome urothélial, représentant environ 90 % des cas. D’autres formes, comme le carcinome épidermoïde ou l’adénocarcinome, sont plus rares.
Le tabagisme est le principal facteur de risque de cette pathologie. Le fait de fumer serait à l’origine de 50 à 65 % des cas de cancer de la vessie. En effet, les substances chimiques présentes dans la fumée de cigarette sont excrétées dans l’urine, où elles peuvent endommager les cellules de la vessie.
Cette affection peut néanmoins avoir d’autres origines. Ainsi, l’exposition à certaines substances chimiques, notamment les amines aromatiques utilisées dans l’industrie textile, du caoutchouc et des colorants, augmente le risque de développer un cancer de la vessie. Par ailleurs, les infections urinaires chroniques ou une irritation prolongée de la vessie peuvent également être des facteurs contributifs.
Enfin, le risque de développer un cancer de la vessie augmente avec l’âge, la majorité des cas étant rapportée chez des personnes de plus de 60 ans, majoritairement des sujets masculins qui représentent environ 75% des individus atteints.
Tumeurs de la vessie infiltrantes et non infiltrantes
On distingue deux types de tumeurs malignes de la vessie. Le premier correspond aux tumeurs superficielles qui n’infiltrent pas le muscle adjacent à l’urothélium (muscle Détrusor). Elles sont désignées par l’acronyme TVNIM (Tumeur de la Vessie Non Infiltrante du Muscle).
Pour leur part, les TVIM (Tumeur de la Vessie Infiltrante du Muscle) constituent le second type de tumeur cancéreuse de la vessie, lorsque la tumeur infiltre le muscle. Bien que ces tumeurs puissent avoir un caractère infiltrant dès leur apparition, elles peuvent aussi correspondre à une TVNIM qui a évolué, ce qui n’est pas systématique.
Evolution du cancer de la vessie
L’évolution du cancer de la vessie dépend principalement du type de tumeur (TVNIM ou TVIM) et de son stade au moment du diagnostic. Les TVNIM ont tendance à évoluer plus lentement et sont souvent traitées par des interventions locales, comme la résection transurétrale de la vessie. En revanche, les TVIM nécessitent des traitements plus agressifs, tels que la cystectomie radicale (ablation complète de la vessie) associée ou non à une chimiothérapie.
D’après l’Association Américaine d’Urologie, le taux de survie à 5 ans pour les TVNIM est généralement élevé, supérieur à 80 %. Le pronostic des TVIM est moins favorable, avec un taux de survie à 5 ans qui se situe entre 50 et 70 % selon l’Institut National du Cancer.
