L’adénome de la prostate (ou hypertrophie bénigne de la prostate, HBP) correspond à une augmentation de volume de cet organe, de nature non cancéreuse. Il est fréquent au-delà de 50 ans et, bien que parfois asymptomatique, peut aussi induire des troubles de la miction. La prise en charge de cette affection est d’abord conservative. Néanmoins, lorsque ces mesures s’avèrent insuffisantes ou que les effets secondaires du traitement médical sont trop gênants, une chirurgie doit être envisagée. Elle prend différentes formes selon les cas, et les caractéristiques de la convalescence varient en fonction de la technique employée.
La résection transurétrale de la prostate (RTUP) et sa convalescence
Le principe de cette chirurgie est de procéder à l’ablation d’une partie du tissu prostatique par voie endoscopique, via l’urètre. Elle est indiquée en cas de prostate de taille modérée et les douleurs post-opératoires assez légères sont bien prises en charge par des antalgiques classiques comme le paracétamol ou des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). La plupart des patients peuvent retourner travailler dans un délai de 2 à 4 semaines, mais il faut patienter de 1 mois à 1 mois ½ pour reprendre une activité physique normale.
L’incision transurétrale de la prostate (ITUP) et sa convalescence
Aussi appelée « incision cervico-prostatique », cette technique peu invasive de prise en charge de l’HBP est indiquée dans les cas où la prostate est encore de faible volume (moins de 30 millilitres). Elle se base sur la réalisation d’une ou deux incisions au niveau du col vésical (partie inférieure de la vessie) et de la partie interne de la prostate, afin d’élargir le passage urétral. Les douleurs post-opératoires sont faibles à modérées, généralement bien soulagées par des antalgiques simples. La reprise d’un travail sédentaire intervient après 1 à 2 semaines et il faut attendre 1 mois environ pour un retour aux activités physiques.
Le traitement laser de l’HBP et sa convalescence
Cette méthode de traitement s’adresse à toutes les tailles de prostate, y compris quand elle est volumineuse. Deux stratégies sont envisageables et mettent en jeu des types de lasers différents. La première se base sur la vaporisation du tissu prostatique obstructif, et la seconde (« énucléation ») sur l’ablation des lobes prostatiques à l’origine de l’obstruction, comme au cours d’une adénomectomie classique. Les douleurs, faibles à modérées, sont prises en charge par des antalgiques simples. Il est possible de retourner travailler après 2 ou 4 semaines, mais la reprise d’une activité physique normale nécessite d’attendre davantage, de 1 mois à 1 mois ½ .
L’adénomectomie robotisée et sa convalescence
Cette méthode robot-assistée d’ablation de l’adénome par voie haute abdominale présente l’avantage d’être extrêmement précise et la récupération est par ailleurs plus rapide qu’avec l’ancienne technique par voie ouverte. Le protocole est indiqué pour les prostates de grosse taille (volume de plus de 80 ou 100 millilitres).
Les douleurs post-opératoires restent modérées et sont efficacement soulagées par des antalgiques usuels. D’autre part, la convalescence est plus longue que pour les techniques mini-invasives endoscopiques. Ainsi, il est généralement possible de reprendre une activité professionnelle après 4 à 6 semaines, en fonction de la nature du travail. La reprise du sport ou d’un effort physique soutenu doit pour sa part être différée d’environ 6 à 8 semaines.
La pose d’implants Urolift® et sa convalescence
Les implants Urolift® sont placés pour écarter les lobes prostatiques et augmenter le diamètre de l’urètre, sans ablation de tissu. La technique est recommandée en cas d’adénome peu volumineux, en particulier chez les hommes jeunes. Contrairement aux chirurgies classiques, elle n’induit pas d’éjaculation rétrograde. Les douleurs associées au traitement sont modérées et bien contrôlées par des antalgiques simples. Par ailleurs, la récupération est rapide, avec une reprise du travail souvent possible après quelques jours, tout comme pour les activités physiques légères. En revanche, il est conseillé d’attendre environ 2 semaines avant tout effort important.
L’embolisation prostatique et sa convalescence
L’embolisation des artères prostatiques est une technique peu invasive, réalisée par voie endovasculaire. Elle consiste, via un cathéter, en une occlusion ciblée des artères irriguant la prostate afin d’en réduire le volume. Ce protocole est recommandé quand d’autres chirurgies sont contre-indiquées. Les douleurs post-opératoires sont généralement modérées et bien contrôlées par des antalgiques simples. La reprise du travail est possible après quelques jours et le retour aux activités physiques se fait progressivement, généralement en 2 à 3 semaines.