Le cancer de la vessie touche majoritairement les hommes après 60 ans, mais il peut également concerner les femmes. Chez ces dernières, le diagnostic est souvent plus tardif, car les symptômes sont fréquemment confondus avec ceux d’une infection urinaire. Comme pour les sujets féminins, chez l’homme, l’hématurie indolore est le signe d’alerte le plus fréquent.
Définition, causes et mécanismes du cancer de la vessie
Le cancer de la vessie est une tumeur maligne qui se développe dans la paroi vésicale, le plus souvent à partir des cellules urothéliales qui tapissent l’intérieur de la vessie. Il représente la deuxième cause de cancer urologique après celui de la prostate, avec une prédominance chez les hommes de plus de 60 ans, mais il touche également les femmes.
Le principal facteur de risque est le tabac, responsable à lui seul de près de 50 % des cas.
De plus, certains facteurs environnementaux ou professionnels augmentent également le risque de développer cette maladie. C’est notamment le cas de l’exposition prolongée à des produits chimiques comme les amines aromatiques (utilisées dans l’industrie chimique et textile) ou à certains hydrocarbures.
D’autre part, dans certaines régions du monde, une infection parasitaire, la bilharziose urinaire, est parfois mise en cause. Ce parasite, transmis par l’eau douce contaminée, est endémique dans des zones d’Afrique sub-saharienne, du Moyen-Orient ou d’Asie du Sud-Est. Il entraîne une inflammation chronique de la vessie, favorisant à long terme l’apparition d’un cancer.
Quelle que soit son origine, celui-ci se développe généralement lentement, avec une progression initialement localisée à la muqueuse, mais peut ensuite infiltrer la paroi musculaire, voire entraîner des métastases à distance s’il n’est pas diagnostiqué à temps.
Chez tous les patients, hommes ou femmes, le principal signal d’alerte est la présence de sang dans les urines (hématurie). Néanmoins, les symptômes peuvent varier selon le sexe.
Cancer de la vessie chez la femme : quels symptômes ?
Chez la femme, le cancer de la vessie est souvent diagnostiqué plus tardivement que chez l’homme, car ses symptômes peuvent être confondus avec ceux d’infections urinaires. Cela explique que le pronostic soit généralement moins bon chez les sujets féminins, puisque l’évolution du cancer peut durer un certain temps avant d’être repéré.
L’hématurie, souvent intermittente et indolore, est parfois négligée ou attribuée à une simple cystite. Les autres symptômes incluent des envies fréquentes ou urgentes d’uriner et des brûlures mictionnelles. Tous ces signaux, lorsqu’ils persistent malgré un traitement antibiotique bien conduit, doivent entraîner une consultation chez un urologue.
Par ailleurs, des douleurs pelviennes diffuses, une fatigue inhabituelle ou une perte de poids anormale, peuvent aussi évoquer une atteinte plus avancée.
Symptômes du cancer de la vessie chez l’homme
Chez l’homme, le symptôme le plus fréquent est également l’hématurie. Elle doit toujours être explorée, même si elle ne s’accompagne d’aucun autre symptôme. En particulier, l’absence de douleur n’est pas rassurante, bien au contraire : c’est une caractéristique typique du cancer de la vessie à un stade précoce.
Les autres symptômes peuvent ressembler à ceux d’une infection urinaire ou d’un adénome de la prostate : diminution du jet, mictions fréquentes, brûlures urinaires, difficulté à uriner. Lorsqu’ils apparaissent ou s’aggravent sans cause évidente, ils doivent faire l’objet d’un bilan urologique. À un stade plus avancé, une douleur dans le bas-ventre, une envie constante d’uriner sans pouvoir le faire ou une perte de poids peuvent apparaître.