Cancer du rein : quelle espérance de vie ?

par | 6 juillet 2025

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Le cancer du rein est une tumeur maligne relativement rare mais potentiellement grave, représentant environ 3 % des cancers de l’adulte. Le carcinome à cellules rénales (CCR) en constitue la forme la plus fréquente. Son pronostic dépend fortement du type histologique, de l’extension tumorale et des caractéristiques propres au patient. Aujourd’hui, grâce aux classifications TNM, aux scores pronostiques existants et aux nouvelles thérapies ciblées comme la néphrectomie partielle ou totale, l’espérance de vie des sujets atteints peut être estimée avec plus de précision.

 

Cancer du rein : généralités

Le cancer du rein correspond à une prolifération maligne touchant le tissu rénal. Dans plus de 80 % des cas, il s’agit d’un carcinome à cellules rénales (CCR), qui se développe à partir de l’épithélium des tubes contournés proximaux, c’est-à-dire les cellules qui tapissent de fines structures tubulaires du rein chargées de réabsorber l’eau, les sels minéraux et les nutriments filtrés par le sang.

Le CCR est le type tumoral le plus étudié et le plus représenté dans les données épidémiologiques et thérapeutiques. D’autres formes, comme le carcinome papillaire, le chromophobe ou les tumeurs du bassinet, sont plus rares. Le CCR est généralement découvert de manière fortuite lors d’un examen d’imagerie, car il reste asymptomatique à un stade précoce. Plus avancé, il peut provoquer des douleurs lombaires, une hématurie (sang dans les urines) ou un syndrome paranéoplasique, comme une anémie ou une hypercalcémie.

 

CCR : classification TNM et facteurs pronostiques

Le pronostic du CCR repose principalement sur la classification TNM, qui évalue l’étendue locale (T), l’atteinte ganglionnaire (N) et la présence de métastases à distance (M). Cette classification permet de définir le stade de la maladie, essentiel pour guider les décisions thérapeutiques et estimer l’espérance de vie.

En complément, des scores pronostiques ont été développés pour affiner cette évaluation. Le score de Motzer (ou MSKCC) est utilisé chez les patients métastatiques pour classer les cas en groupes de bon, intermédiaire ou mauvais pronostic, en fonction de l’état général, du délai entre le diagnostic et le traitement, et de certaines anomalies biologiques.

Le score de Leibovich, quant à lui, s’applique aux formes localisées opérées et prend en compte des facteurs comme la taille tumorale, le grade nucléaire (c’est-à-dire l’aspect des noyaux des cellules tumorales observées au microscope : plus ils sont anormaux, plus la tumeur est agressive) ou l’extension veineuse (propagation de la tumeur dans les veines rénales ou la veine cave), afin de prédire le risque de récidive après une chirurgie assistée par robots.

 

Taux de survie à 5 ans selon les stades

Les taux de survie à 5 ans varient fortement selon le stade au moment du diagnostic. Pour les cancers du rein localisés, c’est-à-dire confinés au rein sans atteinte ganglionnaire ni métastatique, le pronostic est excellent : la survie à 5 ans dépasse généralement 90 %, en particulier si la tumeur est de petite taille et complètement réséquée.

Lorsque la maladie est localement avancée, avec envahissement des structures voisines mais sans métastases, le taux de survie chute à environ 60 à 70 %.

En revanche, pour les formes métastatiques, le pronostic devient nettement plus réservé : la survie à 5 ans est généralement inférieure à 15 %, même si les traitements systémiques (thérapies ciblées, immunothérapies) permettent aujourd’hui des réponses prolongées dans certains cas.

Tous ces chiffres soulignent l’importance d’un diagnostic précoce et d’un suivi rigoureux par un urologue spécialisé.

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