La prostatectomie peut avoir des répercussions sur la fonction érectile. Et, c’est plus particulièrement la chirurgie radicale, utilisée dans le traitement du cancer de la prostate, qui expose les nerfs érecteurs à un risque de lésion, pouvant entraîner une dysfonction érectile, non systématique mais fréquente. Plusieurs facteurs influencent la récupération, dont l’âge, l’état sexuel antérieur et la technique opératoire. En cas de troubles persistants, différentes solutions thérapeutiques peuvent être envisagées, médicales ou chirurgicales.
Prostatectomie radicale ou partielle et impuissance
Il existe deux grands types de prostatectomie, dont les indications et les conséquences fonctionnelles diffèrent nettement.
La prostatectomie radicale consiste à retirer l’ensemble de la prostate, y compris sa capsule, c’est-à-dire l’enveloppe fibreuse qui entoure la glande, ainsi que les vésicules séminales. Elle est indiquée en cas de cancer de la prostate localisé chez des patients en bon état général.
Cependant, cette intervention expose directement les nerfs érecteurs (regroupés en faisceaux appelés « bandelettes neurovasculaires »), situés juste à l’extérieur de la capsule, à un risque de lésion ou de traction. Lorsqu’ils ne peuvent pas être préservés, la probabilité de dysfonction érectile post-opératoire augmente.
A l’inverse, lorsque les bandelettes neurovasculaires sont épargnées et que la fonction érectile préopératoire est bonne, environ 40 à 60 % des hommes retrouvent des érections suffisantes pour un rapport sexuel dans l’année qui suit l’intervention. En revanche, sans préservation nerveuse, le taux de récupération chute à moins de 20 %.
Pour sa part, la prostatectomie partielle (ou « adénomectomie prostatique ») consiste à retirer uniquement la partie centrale hypertrophiée de la prostate, dans le cadre d’une hyperplasie bénigne (HBP). Elle épargne la capsule et les nerfs érecteurs, d’où un risque d’impuissance bien plus faible.
Les facteurs qui impactent le pronostic sexuel après prostatectomie radicale
Le pronostic sexuel après prostatectomie radicale dépend de plusieurs facteurs bien documentés. En premier lieu, l’âge joue un rôle majeur : plus le patient est âgé, plus la récupération érectile est difficile. Par ailleurs, l’état érectile préopératoire est également déterminant : les hommes présentant déjà une dysfonction érectile partielle avant l’intervention ont moins de chances de récupérer une fonction satisfaisante.
La technique opératoire est elle aussi cruciale dans le pronostic. En effet, la chirurgie robotique par un chirurgien urologue expérimenté permets une dissection et une préservation nerveuse minutieuse.
Dysfonction érectile après prostatectomie : les options de prise en charge
En cas de dysfonction érectile persistante après prostatectomie radicale, plusieurs options thérapeutiques sont disponibles pour restaurer une fonction sexuelle satisfaisante.
En première intention, on utilise les inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5 (PDE5), comme le Sildénafil ou le Tadalafil, qui améliorent la réponse érectile en facilitant la vasodilatation des vaisseaux du pénis lors de la stimulation sexuelle.
Si ces médicaments sont inefficaces, des injections intra-caverneuses de prostaglandines peuvent être utilisées : elles consistent à injecter directement un produit vasoactif dans les corps caverneux du pénis pour provoquer une érection sans stimulation sexuelle préalable. L’injection est réalisée par le patient lui-même (préalablement formé par un urologue ou un professionnel de santé), environ 10 à 15 minutes avant le rapport, et l’érection dure en moyenne de 30 à 90 minutes.
Enfin, en dernier recours, une prothèse pénienne peut être implantée, cette solution étant associée à un taux élevé de satisfaction des couples.